La question posée est assez complexe. Nous sommes exemplaires sur l'égalité hommes-femmes, parce qu'elle est obligatoire et parce que les délégations du CESE ne sont pas validées si elles ne sont pas paritaires. Tous les postes sont paritaires. Comme nous avons plus d'hommes que de femmes au bureau, les présidents de section et de délégation sont majoritairement des femmes pour compenser le déséquilibre. Cela n'empêche cependant pas les discriminations de continuer à exister de façon larvée et ce sont essentiellement les femmes qui se sont battues pour obtenir un certain nombre d'avancées.
S'agissant des discriminations à caractère racial, on peut difficilement imposer des quotas en France, à la différence des États-Unis. Vous ne pouvez pas bouleverser la République à ce point. Il n'y a donc pas d'autre bataille que la bataille d'opinion et la bataille du militantisme. Au CESE, notre démarche est volontaire.
Dans les entreprises et dans la vie publique, il faut certainement être à l'affût et condamner les discriminations à caractère racial. Mais on ne peut pas calquer ce que l'on a fait sur l'égalité professionnelle hommes-femmes. On ne peut pas ethniciser la réflexion sur l'égalité et le combat contre le racisme. Il y a dix ou quinze ans, de multiples intervenants étaient favorables à la discrimination positive. Nous devons faire avec les lois existantes, mais nous sommes obligés de nous battre. Madame Abadie, vous avez trouvé mon terme un peu fort. Mais quand vous avez un certain nombre de personnes qui ne trouvent pas de travail ou qui ne trouvent de logement, on est en droit de s'interroger. Quand des collèges ou des lycées comportent 90 % d'élèves issus de l'immigration, de deuxième génération, cela signifie qu'il y a un problème.
J'attire votre attention sur le fait qu'il ne s'agit pas seulement d'une discussion pour convaincre des gens. Il existe des forces politiques structurées qui affirment le contraire de ce que nous disons et qui sont présentes au deuxième tour de l'élection présidentielle. Les personnes qui votent pour ces forces ont en partie un point de vue raciste. Ces questions doivent être traitées en vue de l'élection présidentielle.
En ce qui concerne le Conseil, nous poursuivrons ces partenariats. Nous vous enverrons l'ensemble de nos travaux. J'ajoute que nous avons réfléchi avec le camp des Milles et avec la DILCRAH à former les agents du CESE à la lutte contre l'antisémitisme, comme cela se pratique dans certaines collectivités.