Intervention de Jean-François Colombet

Réunion du mardi 1er décembre 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter

Jean-François Colombet, préfet de Mayotte :

. Nous nous interrogeons sur ce point. D'abord, le territoire mahorais est en croissance. Il affiche un dynamisme économique rarement égalé dans d'autres territoires de la République, qui génère de l'emploi et beaucoup de profit. La présence d'entreprises est insuffisante pour répondre à la demande. Une personne qui investit à Mayotte peut avoir un retour sur investissement conséquent et gagner beaucoup d'argent.

En outre, Mayotte a de fortes perspectives de développement. Les Mahorais attendent par exemple le rallongement de la piste d'atterrissage pour permettre aux gros-porteurs de se poser. Actuellement, la piste courte ne permet pas d'accueillir toutes les compagnies que nous souhaiterions. Des investissements considérables sont consentis sur la piste longue.

Par ailleurs, nous sommes en voie d'obtenir de Total ou de Technip que la base arrière de l'exploitation gazière du canal du Mozambique soit à Mayotte, car nous avons un port en eaux profondes. En tant qu'autorité de gestion sur les fonds européens à Mayotte, nous avons décidé de consacrer 35 millions d'euros sur la rénovation d'un quai du port de Longoni qui permettra d'amener de grands bateaux avec la possibilité de former des jeunes sur la filière marine. Ce développement s'accompagnera de transferts majeurs de personnes et de pouvoirs d'achat.

Il existe donc un cadre naturel somptueux, un patrimoine naturel encore préservé, des perspectives économiques extrêmement encourageantes et des investissements lourds qui pourront faire rayonner Mayotte sur cette région de l'Océan indien d'ici une quinzaine d'années. Autour de nous, rien ne peut faire concurrence à Mayotte.

En conséquence, ces emplois de l'hôtellerie et de la restauration sont attendus. Nous avons rencontré dernièrement les élèves du lycée hôtelier : tous avaient trouvé un stage dans les restaurants ou hôtels de l'île. L'industrie de service peut générer un potentiel d'emplois important et nous devons former des jeunes dans cette perspective.

Le groupe Accor arrive à Mayotte avec un projet de 12 millions d'euros d'investissement. Si son activité fonctionne bien, elle ouvrira des perspectives de développement de l'hôtellerie à Mayotte qui justifie de former des jeunes à ces métiers.

Il ne peut qu'être enrichissant de créer des passerelles avec la métropole ou avec la Réunion pour effectuer des stages en sortant de l'île. Néanmoins, il est absolument indispensable que les élites mahoraises restent sur le territoire. Or 5 000 Mahorais ont quitté le territoire au cours des cinq dernières années, essentiellement pour des questions scolaires. Dès lors que l'enfant atteint l'âge d'entrer en classe de sixième, les Mahorais qui ont un bon niveau de vie, qui sont formés et qui ont du travail sont tentés de quitter Mayotte pour rejoindre la Réunion ou la métropole. C'est un problème très grave pour Mayotte qui a besoin de ses cadres mahorais qui ont été formés pour développer ce territoire.

En conclusion, le stage à l'extérieur est une belle ouverture, mais nous devons de plus en plus vendre l'idée aux jeunes Mahorais en formation de rester sur le territoire pour le développer.

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