. J'ai constaté qu'il était très difficile de sortir du déni sans avoir recours à un outil. Le fait de constater l'existence d'un problème permet de mettre en lumière les dysfonctionnements existants puis d'y répondre. Je suis favorable à la généralisation du testing des processus de recrutement – il constitue un outil fondamental qui permet de faire bouger les lignes. Mais il est très important, en parallèle, de mettre en lumière les bonnes pratiques : elles constituent une source d'inspiration et permettent d'activer une dynamique positive autour des questions de diversité. Il faut donc à la fois mettre la lumière sur les solutions qui fonctionnent et aider les entreprises à prendre conscience de leurs dysfonctionnements.
Je remarque que les questions de racisme et de discrimination sont éminemment dépendantes de l'agenda politique. Il faut créer une méthode qui permet de pérenniser ces actions. Nous devons en priorité capitaliser sur toutes les initiatives et la littérature déjà existantes en la matière afin de mieux les diffuser. Il faut également continuer à développer les outils de diagnostic et d'autodiagnostic pour en équiper les parties prenantes. Nous devons faire émerger une politique nationale, appuyée par un outil de pilotage, en matière de racisme et de discriminations. Une cellule devrait agréger la réflexion, la documentation, la méthode sur ces sujets et apporter une visibilité à un mouvement. Je constate que tous les acteurs ont envie d'avancer sur le sujet – mais en l'absence d'une structure et d'outils de pilotage, nous n'arriverons jamais à conduire un changement profond.