Exactement, mais, en premier lieu, l'intitulé de cette table ronde ne concerne pas ce que je vis avec l'émission sur CNews. Cela fait trente ans que je travaille à la télévision, j'ai travaillé au CSA, en radio et pour la presse écrite, etc. Si l'on m'auditionnait spécifiquement sur l'émission avec M. Zemmour, il fallait me prévenir. Ce n'est pas ce que l'on m'a annoncé. Par ailleurs, en second lieu, effectivement, par rapport au fait que je suis très insultée parce que je travaille avec Éric Zemmour, est-ce que la question se pose pareillement pour Yves Calvi ou Anaïs Bouton ? C'est une véritable question à se poser. Vous l'avez dit madame, je ne porte pas ma couleur de peau comme un fardeau non seulement quand je fais mon travail de journaliste mais aussi lorsque je suis auditionnée à l'Assemblée nationale. Je ne suis pas non plus ici pour porter ma couleur de peau comme un fardeau, comme un drapeau, ou simplement jugée toute ma vie à travers mon apparence physique, que je n'ai pas choisi d'avoir.
D'autre part, il y a énormément de personnes, qui comprennent et qui encouragent le fait de valoriser ses compétences journalistiques avant sa couleur de peau lorsque l'on travaille. Et elles saluent le courage de pouvoir écouter quelqu'un avec qui on n'est pas forcément d'accord – d'ailleurs, on n'est jamais d'accord à 100 % avec qui que ce soit – et en exerçant son métier en dépit des pressions racistes – parfois bien cachées. Les insultes existent donc effectivement, mais il y a aussi beaucoup de valorisation du respect des compétences professionnelles.