Les principes de protection et les devoirs de neutralité et de laïcité s'appliquent aux contractuels dans les mêmes conditions qu'aux fonctionnaires titulaires, même si cela est parfois plus difficile, dans la mesure où ils n'ont pas tous reçu les formations dont je parlais tout à l'heure. C'est pourquoi il faut leur prêter un peu plus d'attention, en ce qui concerne leur comportement aussi bien que la protection qui peut leur être assurée.
Permettez‑moi de revenir un peu en arrière pour vous faire part d'une observation. Les recrutements massifs menés ces dernières années dans certains secteurs de la fonction publique, par exemple chez les gardiens de la paix, nous obligent à être encore plus vigilants et encore plus exigeants quant à la formation initiale qui est dispensée. De plus en plus, la fonction publique est à l'image de notre société, diverse. La diversification des recrutements impose parfois d'être plus attentif à la formation de nos futurs fonctionnaires qu'on ne l'était lorsque l'accès à la fonction publique était peut‑être davantage réservé à une « élite », et j'emploie tous les guillemets possibles, à des catégories sociales plus favorisées. On doit impérativement à la fois assurer la diversification de notre fonction publique, et faire en sorte qu'elle s'accompagne d'un renforcement de nos formations initiales lorsque la formation n'a pas été dispensée plus tôt au cours de l'éducation. Ceci est bien évidemment à prendre avec de grandes précautions.
Madame la rapporteure, vous avez relevé toute la difficulté concernant la laïcité : son principe ne s'applique qu'aux agents publics. Le développement de signes religieux plus visibles les conduit à faire face à des citoyens et à des citoyennes qui expriment, plus qu'ils ne le faisaient avant, leur appartenance religieuse. C'est important pour nous d'en tenir compte. Nous allons regarder attentivement comment cette enquête peut donner lieu à des préconisations supplémentaires pour aider les agents publics à mieux se protéger et à mieux assumer le fait qu'une double obligation leur incombe, vis‑à‑vis d'eux‑mêmes et vis‑à‑vis du public, alors que ce même public se lâche parfois, pour dire les choses rapidement.