Nous vous remercions d'avoir accepté cette audition, monsieur le ministre.
Nous arrivons presque à la fin des travaux que nous conduisons, depuis sept mois, sur toutes les formes de racisme dans notre société. Les plus jeunes ne semblent pas aussi attachées que nous à la laïcité et à l'universalisme et sont parfois plus sensibles à l'idéal du multiculturalisme, qui est plus anglo-saxon et ne correspond pas vraiment à notre histoire et à nos institutions.
Compte tenu de vos connaissances et des expériences que vous avez eues, nous savons que nous pourrons vous interroger sur des questions liées à l'éducation nationale aussi bien qu'à la sécurité ; vous êtes, par ailleurs, un fin connaisseur de l'islam. Nous nous intéressons en particulier à l'enseignement de l'histoire et au devoir de mémoire. Il y a beaucoup de « concurrence », désormais, entre différentes mémoires : comment faire pour réunir tout le monde sur une histoire certes plurielle mais commune ?
Nous avons également eu à cœur de travailler sur la question de la répression des actes racistes, domaine dans lequel le couple formé par la police et la justice est primordial. Les chiffres montrent, malheureusement, que trop peu de personnes portent plainte. Il existe vraiment un sous-signalement des actes racistes dans notre société.
Nous avons aussi consacré beaucoup de temps à la problématique des inégalités, qu'elles soient volontaires ou non, et des discriminations qui persistent. Elles produisent chez ceux qui les subissent le sentiment d'être victimes de racisme. Je pense, par exemple, à l'accès à l'emploi, aux évolutions de carrière, à l'orientation et au logement. Vous avez certainement eu à travailler, en tant que maire de Belfort, sur la politique qu'il faut essayer de mener dans ce dernier domaine en conciliant toutes les contraintes que notre société connaît et en étant plus vertueux en matière de mixité sociale.
Enfin, je n'oublie pas que vous avez été ministre de la défense. Nous avons eu l'occasion d'évoquer, lors de nos auditions, le Service national universel (SNU) qui vise à recréer un peu de brassage entre des jeunes – nous trouvons qu'ils ne se croisent plus assez.