J'entends bien. Mais le juge doit, par exemple, s'assurer que ces déclarations sont bien recevables. Des policiers interpellent des hommes noirs. Cela signe-t-il pour autant leur racisme ? Parfois, c'est le cas, parfois non, et c'est d'ailleurs tout le travail du procureur de révéler la vérité. On ne peut pas tomber dans une sorte de présomption irréfragable, à rebours. Ce n'est pas parce que la victime est asiatique que le crime est raciste. Ce serait du racisme à rebours, qui est l'un des pires. Les principes sont assez bien posés. Il s'agit ensuite d'une question de preuve. Est-ce que ces accusés qui viennent dire qu'ils l'ont frappé parce qu'il était asiatique disent vrai ou non ? Le travail d'appréciation appartient au juge du siège et au procureur. Il y a une démonstration probatoire à réaliser.
Quant au racisme anti-Asiatiques, j'ai presque envie de vous dire, avec une forme d'humour, qu'il n'y a pas de raison que les Asiatiques soient les seuls à échapper au racisme, bien malheureusement. Quand on a su que la crise de la covid venait de Chine, beaucoup d'Asiatiques se sont plaints du regard singulier porté sur eux. Ils étaient presque accusés d'être ceux qui avaient mis dans leur besace le virus qui allait contaminer l'Europe. Personne n'échappe au racisme, malheureusement, et il me semble indispensable de ne pas distinguer les différentes formes de racisme. Le racisme, c'est le racisme.