Je commencerai par votre dernière question. En effet, je rêverais d'une industrie de la défense moins dépendante des flux, mais c'est quelque peu utopique : il n'existe pas un seul équipement de défense qui n'intègre pas un millier de composants électroniques extrêmement perfectionnés. Or, nous n'avons pas d'industrie capable de les fabriquer en Europe – je ne parle même pas de la France. Il serait souhaitable de devenir indépendants en ce domaine mais c'est hors de portée, et ce n'est pas une conséquence de la pandémie. Les différents Livres blancs évoquent la stratégie d'acquisition et l'équilibre à établir entre les équipements que l'on produit sur notre territoire, ceux que l'on développe en coopération et ceux que l'on peut acheter sur le marché international. Il faudra probablement déplacer certaines frontières mais la réalité économique et budgétaire nous rattrapera : une usine de composants électroniques digne de ce nom vaut environ 10 milliards d'euros…
Au début de la crise sanitaire, le SGDSN a connu une phase initiale un peu difficile, car il lui a fallu appréhender la spécificité de cette crise, mais je n'ai pas vu en son sein beaucoup de comités Théodule – et encore moins au ministère des armées.