Cette question est plutôt du ressort de l'état-major des armées. Je ne peux que vous rejoindre sur l'internet européen. Cela atteste la difficulté de construire une culture stratégique commune européenne, même si les choses commencent à évoluer – je salue l'action du commissaire Thierry Breton sur ce sujet. Parler de stratégie à l'échelle européenne reste un combat permanent. Chaque fois que la France veut évoquer ce sujet, on la renvoie vers l'OTAN ou les Américains, ou on lui répond qu'elle ne doit pas s'en occuper. Néanmoins, on voit apparaître une prise de conscience. Le service européen pour l'action extérieure (SEAE) travaille actuellement à l'élaboration d'un document stratégique sur la résilience. Nous avons la chance d'être à un moment pivot sur des sujets tels que la résilience et la boussole stratégique. Je vous rejoins sur l'existence de lacunes préoccupantes, mais je vois chez nos Alliés, dans les instances européennes, des gens qui s'en soucient de plus en plus et qui prennent conscience qu'on ne peut pas vivre dans une sorte de no man's land stratégique, en se reposant exclusivement sur les Américains. Nous nous efforçons de faire avancer ces réflexions, en particulier au sein du ministère des armées.