Une question d'allocation des moyens se pose en effet. Il convient de mettre en balance les bénéfices et les risques, d'autant que la recherche requiert, elle aussi, des moyens.
Je me suis, à un moment donné, interrogé sur la pertinence pour notre nation de financer n'importe quel type de recherche. Finalement, j'estime tout à l'honneur de la France de subventionner des travaux comme les vôtres, monsieur Ribault, allant à l'encontre de notre projet politique national. Je reconnais à vos propos argumentés et de bonne foi, auxquels je n'adhère pourtant pas, le mérite de nous lancer un défi et de nourrir le débat.
Je tiens la technologie pour bénéfique à l'humanité. La résilience cherche à concilier, sans préjudice pour l'environnement, cette plus-value que nous lui devons dans notre quotidien avec la préparation aux risques qu'elle induit.
Je reste par ailleurs convaincu que la technologie nous protège. Si la multiplication des interactions à l'échelle mondiale a accéléré la diffusion du covid sur l'ensemble de la planète, elle a aussi facilité la mobilisation de nombreux efforts en vue de la mise au point de vaccins.
Les risques qui pèsent sur nos sociétés ne découlent pas tous des technologies. Les épidémies et les tremblements de terre qui se sont succédé dans l'histoire le prouvent assez.
Je comprends à présent votre critique de la résilience, qui me paraît intéressante, intellectuellement, mais ne vois toujours pas clairement ce que vous proposez de lui substituer. Prônez-vous une société anarchique, décentralisée ou encore échappant à toute forme de technologie ?