Je ne me prétends pas modélisateur de sociétés, pas plus que je ne me reconnais en ces sociologues qui, à l'instar de Bruno Latour, vont jusqu'à préconiser à l'État de s'inspirer des zadistes.
Sans nier l'apport de la technologie, il faut reconnaître qu'elle entraîne bien des privations, dont il me semble légitime de dresser le bilan.
Revenons sur la catastrophe de la pandémie, qu'il ne me paraît pas adéquat de qualifier de crise. Elle résulte d'un recours à outrance à la technologie dans l'agriculture. Il faudrait enfin prendre au sérieux les écologues qui, depuis quarante ans, nous mettent en garde contre les dangers de l'industrialisation de l'élevage en termes de zoonose.
Je reconnais sans peine l'innovation remarquable que suppose la technologie vaccinale, mais à quel prix a-t-elle vu le jour ? Elle ne remet nullement en cause le modèle agricole industriel à l'origine des zoonoses, alors même qu'il y a tout lieu de s'attendre à ce que la prochaine épidémie se répande à une échelle plus effarante encore.