Intervention de Thomas Gassilloud

Réunion du jeudi 22 juillet 2021 à 10h40
Mission d'information sur la résilience nationale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Gassilloud, rapporteur :

Nous nous accordons tous ici à reconnaître à chaque technologie un intérêt qui ne va certes pas sans contreparties. Il incombe aux décideurs politiques de mettre en balance coûts et bénéfices sans recourir à la technologie par principe.

Les pandémies n'ont pas attendu l'avènement des technologies agricoles pour se déclarer. Je pense pour ma part que la technologie nous protège des risques sanitaires plus qu'elle ne les accroît, comme tend à le montrer l'allongement de l'espérance de vie.

Monsieur Keller, vous insistez sur une stricte définition de la résilience impliquant la possibilité de s'en passer pour surmonter des crises telles que la pandémie. L'armée a pourtant pris part à la lutte contre le covid dans le cadre d'une opération baptisée « Résilience ». La pandémie a manqué de peu de provoquer des crises dans les secteurs de l'énergie, des télécommunications ou encore de l'alimentation. Sans la mobilisation des différents ministères, elle aurait pu se traduire en crise systémique à l'origine de dommages encore plus considérables que ceux qu'elle a provoqués. Nous avons adopté, face à l'irruption du coronavirus, une stratégie de résilience, illustrée par la capacité de certains acteurs à se reconvertir pour mieux surmonter la crise sanitaire.

Vous n'estimez pas la résilience indispensable en cas de conflit classique. Je vous aurais peut-être donné raison, voici cinquante ans, à une époque où les effets des guerres, loin de notre territoire, ne se ressentaient qu'indirectement sur la population française. Aujourd'hui, cependant, nous vivons dans des sociétés connectées, interdépendantes les unes des autres, de sorte que n'importe quel conflit est susceptible d'avoir des répercussions sur notre quotidien.

Qui plus est, nous entrons dans un nouveau cycle d'hybridation des conflits, où nos adversaires stratégiques tenteront d'exploiter nos moindres faiblesses, y compris sur notre territoire national, pour nous imposer leur volonté. La résilience de notre territoire fait dès lors figure de nécessité. L'OTAN envisage la résilience en tant qu'outil de dissuasion. Qu'en pensez-vous ?

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