Intervention de Laurent Michel

Réunion du mardi 14 septembre 2021 à 15h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Laurent Michel, directeur général de l'énergie et du climat (DGEC) :

Tout dépend de l'horizon de temps où l'on se place.

RTE et EDF sont en première ligne pour gérer des crises d'ampleur en France, avec des coordinations européennes. La préparation est permanente, en particulier à l'approche de l'hiver, car la demande française en électricité est extrêmement thermosensible. Ces plans permettent d'identifier le degré relatif de vulnérabilité par rapport aux facteurs de risques – température, moindre disponibilité d'interconnexion, défaut des moyens de production.

Ces plans sont couplés à une gestion en temps quasi réel, particulièrement en période hivernale, avec ce que les spécialistes appellent parfois de la « défense en profondeur » ou des « ripostes ». Elle permet de déclencher des actions d'économie ou d'effacement de la production ou de consommateurs, et des moyens supplémentaires d'injection, à savoir des sources non utilisées en production de base mais pouvant apporter un secours lors de pics de consommation.

Dans l'hypothèse où cela s'avérerait insuffisant, nous disposons d'une deuxième solution qui, à ma connaissance, n'a pas été utilisée depuis des décennies : une baisse de tension sur le réseau durant quelques heures. Cette disposition presque imperceptible permet d'économiser plusieurs gigawatts. Néanmoins, elle ne peut excéder deux ou trois heures.

Il existe la possibilité de lancer des délestages tournants en dehors de « clients prioritaires identifiés ». Ces coupures d'électricité durent quelques heures, le temps de récupérer le réseau, et peuvent être programmées. D'autres mesures de pilotage et de parade existent vis-à-vis d'incidents de production survenant à l'étranger et pouvant déstabiliser le réseau.

In fine, la gestion de la temporalité annuelle de la production est relativement rodée.

Ensuite, il nous revient de programmer une capacité et une qualité suffisante du réseau dans les années à venir. C'est la raison pour laquelle RTE établit des bilans prévisionnels à dix ans. En 2021, le Gouvernement a demandé à RTE d'en établir un à l'horizon 2050 afin d'éviter une situation qui ne serait pas économiquement et socialement cohérente avec nos scénarios.

Pour autant, si nous parvenons à remplacer les énergies fossiles par de l'électricité, tout en consommant le moins possible, notre vulnérabilité serait moindre.

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