L'électricité est le secteur sur lequel nous avons le plus d'emprise et d'autonomie nationale, au contraire des hydrocarbures, mais nous ne savons pas stocker l'électricité en grande quantité. Dès lors, le risque de flux est important pour l'électricité alors que pour le gaz et le pétrole nous disposons d'une certaine inertie grâce aux stocks.
Effectivement, RTE a fait part d'un risque de blackout et activé le dispositif Écowatt fin 2020, expliquant que la situation était principalement due à la pandémie. Dans une étude détaillée des chiffres, j'ai indiqué que la France avait fermé depuis 2014 quasiment 10 gigawatts de centrales thermiques fossiles et 2 gigawatts correspondant à la centrale de Fessenheim. Or, sur la même période, je n'ai pas remarqué de décrochage important de disponibilité des centrales nucléaires malgré la pandémie. À mon sens, la perte de 12 gigawatts de capacité pilotable est la vraie raison d'un risque de black-out. L'effet de la pandémie n'explique qu'une petite partie de la situation rencontrée fin 2020.