Intervention de Laurent Michel

Réunion du mardi 14 septembre 2021 à 15h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Laurent Michel, directeur général de l'énergie et du climat (DGEC) :

L'un des enjeux des prochains scénarios de la loi pluriannuelle, de la SNBC et de la PPE sera de réévaluer la consommation. RTE et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) livreront leur estimation. Une vision d'ensemble est nécessaire.

La PPE publiée en 2020 s'appuyait sur des scénarios établis en 2017 et 2018. La tendance haussière a été fortement critiquée par certains. Elle résultait de la conjonction d'économies d'énergie dans le résidentiel notamment qui, jusqu'en 2035, compensaient le début de l'électrification des transports, de l'hydrogène et de la décarbonation de l'industrie. La projection était stable, puis augmentait à partir de 2023-2035, jusqu'en 2050. Elle incluait déjà l'idée de disposer de 5 à 6 gigawatts d'électrolyse pour fabriquer de l'hydrogène en 2030.

Je partage votre appréciation sans pouvoir être affirmatif sur les chiffres, car des travaux sont en cours. La croissance sera peut-être plus rapide qu'anticipé, notamment avec l'usage de véhicules électriques et le développement de solutions hydrogène pour l'industrie, voire dans la mobilité lourde – poids lourds, trains, bateaux. De mémoire, en partant de 500 térawatts/heure, nous pourrions atteindre 700 à 750 térawatts-heure, soit 40 à 50 % d'augmentation à horizon 2050. La tendance est donc plutôt à une légère augmentation de la prévision.

A contrario, les prévisions à l'horizon 2030 ou 2035 évoluent peu, d'autant que nous exportons beaucoup. Nous disposons d'une capacité à diminuer nos exportations dès maintenant afin d'absorber une hausse de la consommation d'électricité. La fourchette dans laquelle nous nous situons en térawatts/heure sera à prendre en compte sur les projections de capacité de production en 2050, sans pour autant faire d'ellipse entre 2030 et 2050. Les courbes et les décisions de lancement de nouveaux programmes EnR ou nucléaires devront être étudiées.

Par ailleurs, des procédés industriels comme la réduction directe par électricité changeront de nature sans même passer à l'hydrogène, et impliqueront probablement que le réseau s'adapte et ait à livrer plus d'électricité sur certains sites industriels. Un certain nombre de facteurs changent donc s'agissant de la mobilité lourde, de l'hydrogène et de la décarbonation de l'industrie.

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