Nous produisons plus que nous consommons, puisque notre solde net à l'exportation est d'environ 40 térawatts-heure. Le besoin global et le besoin en jours de pointe ne doivent pas être confondus. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas pour restreindre la production. Nous devons agir partout pour disposer de moyens de production, mais cela suffit-il ?
Pour produire un mégawatt en EPV, une surface équivalente à 5 terrains de football est nécessaire. L'équivalent d'une centrale nucléaire de 1 500 mégawatts, c'est 7 500 terrains de football. Le Gouvernement a accepté de lancer des appels d'offres sur les terrains dégradés. Il nous faut partout chercher des lieux pour produire des EPV sur des surfaces conséquentes. Nous devons également produire grâce à des parcs éoliens, mais nous ne serons jamais la Norvège ou l'Angleterre.
Ma conviction absolue est que le nucléaire restera nécessaire. Quand parviendrons-nous à produire de nouvelles capacités nucléaires ? Cela devrait être décidé en 2022 ou 2023. Un fois la décision prise, il faudra un certain temps. Le chantier de Flamanville avance. Dans l'intervalle, que fait-on ? Des SMR, des EPR, une autre technologie ? Je n'ai pas la réponse.
Nous ne confondons pas le prix et le coût. Dans le cadre de la négociation entre le Gouvernement et la Commission européenne, il a été demandé à la CRE une estimation du coût complet du nucléaire existant en reprenant tout l'historique, y compris l'EPR de Flamanville. La CRE a estimé ce coût à 48 euros le mégawattheure. Le coût marginal, quant à lui, est inférieur à 30 euros.
Nous avons ensuite un problème de market design.