La consommation électrique fluctue. Selon vous, la capacité pilotable doit être légèrement en dessous de la crête. En cas de besoin, il est alors fait appel à l'interconnexion, à la capacité d'effacement, etc. En termes de résilience, je serais plus serein si la capacité de production était légèrement supérieure à la consommation instantanée. Il faudrait trouver un mécanisme tarifaire permettant de valoriser le delta de sécurité, y compris en fabricant de l'hydrogène.
Notre pays se caractérise par la forte proportion du nucléaire dans son mix énergétique. Cette spécificité devrait nous conduire à faire fonctionner au maximum nos centrales et à nous organiser pour convertir le surplus en hydrogène. Si je comprends bien, le modèle économique de l'hydrogène est l'inverse du nucléaire : peu de capital expenditure, beaucoup de coûts énergétiques. Si la CRE autorisait EDF à vendre ses mégawatts-heure supplémentaires pour fabriquer de l'hydrogène au coût marginal du nucléaire, un comportement vertueux pourrait se développer.
J'estime ce coût marginal plutôt à une dizaine de mégawatts-heure. Lorsqu'une centrale est exploitée, outre le minerai et l'usure des matériels, quel est le coût d'un fonctionnement légèrement plus important ?