Il y a deux types de production électrique : les productions programmables et les productions intermittentes. Un système uniquement basé sur les productions intermittentes pose des difficultés pour équilibrer l'offre et la demande, condition pour que le réseau puisse fonctionner. Sur le long terme, il est fondamental de disposer de productions programmables. En France, le nucléaire en fait partie, ainsi que le gaz. Au reste, pour la France et pour de nombreux pays dans le monde, l'un des premiers objectifs à atteindre est de substituer le gaz au charbon. Un cycle climatique vertueux s'enclenche alors : lorsqu'un producteur passe du charbon au gaz pour produire son électricité, il réduit de moitié ses émissions de CO₂. Ce premier objectif clé doit être retenu à mon sens et reste un sujet au niveau européen.
Nous sommes un des plus importants producteurs de gaz. Cette énergie est nécessaire sur long terme pour équilibrer le système énergétique. D'autres moyens existent ; il est possible de jouer sur l'offre ou sur la demande. De nombreuses actions vertueuses sont menées pour que la demande ne soit pas trop volatile ou ne présente pas d'effets de saisonnalité trop marqués, pour la rendre plus anticipable. Certains gros industriels acceptent ainsi d'effacer leur consommation en période de pic, ce qui permet d'assurer l'équilibre entre la ressource et le réseau.
Dans notre analyse, le gaz a donc un rôle à long terme dans la génération électrique à seule fin de jouer son rôle de production programmable.