Intervention de Bruno Ferreira

Réunion du mercredi 15 septembre 2021 à 14h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Bruno Ferreira, directeur général de l'alimentation au ministère de l'agriculture et de l'alimentation :

Je manque de connaissances scientifiques pour vous répondre précisément avec l'aide d'un exemple concret. Cependant, ce cas de figure est tout à fait possible.

Un certain nombre d'agents pathogènes et de virus circulent entre les différentes espèces. C'est le cas des virus d'influenza, qui peuvent se transmettre de l'oiseau au porc et du porc à l'homme.

Certains agents pathogènes sont très spécifiques à certaines espèces ; d'autres peuvent circuler d'une espèce à l'autre, avec des conséquences différenciées. Ainsi, les virus d'influenza peuvent être faiblement ou fortement pathogènes. Ils peuvent engendrer des conséquences immédiates qui prennent la forme non pas de symptômes grippaux, mais de symptômes nerveux sur les oiseaux. Pour autant, ces mêmes virus peuvent ne générer aucun symptôme dans les élevages de porcs.

Je souligne à ce propos qu'au niveau européen, les virus d'influenza sont règlementés pour les volailles, mais pas pour les porcs. Malgré cela, avec l'aide des réseaux de professionnels, nous surveillons leur circulation dans les élevages de porcs, même s'il n'existe pas de motif de lutte contre ces virus au titre de la santé animale.

Pour répondre à votre question, je dirai que tout est possible. Certains virus dotés de capacités d'adaptation peuvent se recombiner dans des formats plus ou moins dangereux d'une année à l'autre, comme cela est le cas pour la grippe saisonnière.

Les coronavirus, dont le Sars-CoV-2, sont plus ou moins spécifiques à une espèce, mais ils peuvent circuler d'une espèce à l'autre, en s'appuyant parfois sur une espèce relais pour laquelle nous ne détectons aucun symptôme, alors qu'elle contamine d'autres espèces. Ces modalités sont propres à chaque agent pathogène.

Le pire n'est jamais forcément le plus probable. Cependant, cette perspective nécessite de pouvoir s'appuyer sur des dispositifs de surveillance performants. Ainsi, nous avons mis en place, conformément à la loi, des plateformes collaboratives d'épidémiosurveillance afin de collecter l'ensemble des données de surveillance existants.

Dans le domaine de la santé animale, nous avons nos propres dispositifs de surveillance. Nous travaillons avec l'Office français de la biodiversité (OFB), qui dispose de son propre réseau avec les vétérinaires et les professionnels.

Grâce à cette mise en commun, nous pouvons apporter l'expertise requise et intégrer de nouvelles données, afin d'ajuster nos dispositifs et de détecter au plus tôt un virus ou une maladie avant qu'ils n'aient des conséquences néfastes, moyennant une réponse précoce et adaptée.

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