Intervention de Bruno Ferreira

Réunion du mercredi 15 septembre 2021 à 14h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Bruno Ferreira, directeur général de l'alimentation au ministère de l'agriculture et de l'alimentation :

Je suis convaincu qu'il est nécessaire de traduire l'approche One Health en actions concrètes. Lors de la crise sanitaire, nous avons opéré une réorganisation complète de la DGAL en interne, pour la centrer sur la mise en œuvre de ce concept.

Il est vrai qu'il existe encore des freins et des difficultés. Cependant, comme vous l'avez signalé, un certain nombre de laboratoires départementaux d'analyses, généralement centrés sur les analyses vétérinaires ou alimentaires, ont réalisé des analyses pour les tests de covid-19.Il faudra progresser dans ce rapprochement.

Nous avons ainsi milité pour qu'un vétérinaire issu du monde de la recherche, spécialisé dans les zoonoses tropicales, intègre le conseil scientifique sur la covid-19. Cela nous a semblé très important. Nous avons également obtenu que les vétérinaires puissent être mobilisés pour la vaccination. Je ne vois que des avantages au fait que le domaine de la santé humaine et celui de la santé animale se rapprochent et que nous travaillions sur les connexions entre ces deux domaines.

Lors de la crise liée à la covid-19, nous avons dû affronter des sujets difficiles. Aussi, dès que nous avons reçu les premiers signalements en mai 2020, nous avons mis en place une surveillance des quatre élevages de visons recensés, en lien avec l'ANSES venue en appui. À la mi-novembre 2020, un élevage de visons a été détecté comme étant positif. Il a fallu procéder en urgence à son abattage. Le jour même, j'ai contacté la préfète pour que l'abattage et les mesures de nettoyage et de désinfection de l'élevage soient réalisés au plus vite.

La crise sanitaire a permis de constater que nos outils législatifs et règlementaires ne sont pas suffisamment opérationnels lorsque des sujets nouveaux imposent de déployer une action rapide. Les interactions avec le ministère de la santé doivent être renforcées, eu égard à ce continuum entre l'animal et l'homme, mais aussi entre le végétal et l'homme. Car nous avons également traversé des crises sanitaires liées à des végétaux contaminés : il faut ici se souvenir de la fausse « crise du concombre » – en réalité des graines germées qui avaient provoqué une sévère épidémie d' Escherichia coli, en particulier en Allemagne.

L'approche doit donc être globale, comme y invite le concept One Health. C'est dans cet objectif que nous avons mis en place les plateformes d'épidémiosurveillance. Il s'agit d'ouvrir au maximum le champ des compétences disponibles pouvant être utiles pour surveiller et prévenir tout risque. Le ministère de la santé participe à cette action, mais il faut encore la renforcer.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.