Intervention de Bruno Ferreira

Réunion du mercredi 15 septembre 2021 à 14h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Bruno Ferreira, directeur général de l'alimentation au ministère de l'agriculture et de l'alimentation :

Cette question est complexe, car elle porte sur différents aspects. Le premier est que nous n'avons pas de productions françaises pour les produits exotiques, du fait qu'ils exigent des conditions climatiques qui ne sont pas celles de la France. Aussi, pour certaines filières, nous sommes fortement dépendants des importations. Mais, la question de savoir si ces produits sont essentiels à la souveraineté alimentaire se pose, selon les choix pris en termes de consommation.

Bien que cela ne relève pas de mon champ de compétence, je peux souligner que nous n'avons pas le même degré d'autonomie selon les filières de production : pour certaines d'entre elles, nous sommes très dépendants de l'Europe ou des échanges internationaux en termes d'approvisionnement.

C'est l'un des enjeux portés par le ministre dans le cadre du plan de relance, notamment la question relative à la souveraineté en matière de protéines végétales dans l'alimentation animale. Dans ce domaine, l'Europe est actuellement déficitaire. L'objectif du plan de relance est de se donner les moyens de rétablir une forme de souveraineté pour l'alimentation humaine et animale.

Nous pouvons connaître des tensions importantes, tributaires des capacités de production ou des conditions climatiques. Les stocks de produits de base peuvent varier de manière très importante. En cas de tension forte sur les marchés mondiaux, cela peut poser des difficultés. Si la récolte de blé est mauvaise au niveau mondial, la concurrence qui prévaut sur le marché peut rendre difficile l'approvisionnement alimentaire de la France sur ce produit de base.

Dans la filière animale, la production bovine en France est fortement déficitaire par rapport au niveau de la consommation. Pour d'autres filières, comme celles du porc et de la volaille, il est plus difficile d'opérer un constat global, car nous pouvons produire plus que ce que nous allons consommer au niveau national sur certains produits et importer de pays voisins sur d'autres produits.

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