Lors du premier confinement, nous avons organisé des réunions régulières avec les directions régionales de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt. Très rapidement, il nous est apparu que les territoires sur lesquels un projet alimentaire territorial avait été créé faisaient preuve d'une résilience manifeste en matière d'organisation de l'approvisionnement alimentaire.
Ces projets ont été plébiscités. Une mission d'information parlementaire s'y est d'ailleurs intéressée. C'est pour cette raison que nous avons inscrit dans le plan de relance une mesure permettant, à hauteur de 80 millions d'euros, le développement de ces projets alimentaires territoriaux et les investissements associés qui ne pouvaient pas être effectués jusqu'alors.
Votre question renvoie au sujet de la territorialisation de l'alimentation permettant de rapprocher les acteurs. Pour nous, cette évolution engendre des bénéfices importants, en offrant à certains acteurs territoriaux la possibilité de se développer économiquement. Elle permet aussi de redonner du sens à l'alimentation en rapprochant le consommateur du processus de production de l'alimentation. De plus, cette approche donne la possibilité de prendre en compte les personnes les plus précaires et d'assurer l'approvisionnement alimentaire de ces populations souvent placées hors des circuits habituels.
Votre question renvoie également à l'organisation logistique, qui s'appuie sur les plateformes de distribution, les centrales de stockage et la logistique spécifique du dernier kilomètre. Lors de la crise sanitaire, l'ensemble de la logistique alimentaire a su s'adapter assez rapidement pour faire face à la situation. De nouveaux modes de distribution sont apparus, avec notamment l'explosion de la livraison à domicile, générant de nouveaux moyens logistiques.
La crise sanitaire nous a également conduits à adopter des dispositifs réglementaires afin de faciliter l'approvisionnement local et, en accord avec la Commission européenne, à lever certains verrous en termes de volumes pour l'écoulement des produits sur des territoires, tout en garantissant leur sécurité sanitaire. Cette évolution a été très appréciée sur les territoires. Pour le reste, nous n'avons pas noté de difficultés majeures d'approvisionnement liées à la logistique.
La seule difficulté a porté sur les tensions observées sur certains produits nécessaires à la chaîne du froid. Le froid représente le meilleur moyen de protéger les aliments de leur dégradation ou de la prolifération de bactéries, virus ou champignons. Aussi, la chaîne du froid mérite de bénéficier d'une attention particulière, pour éviter toute rupture de fonctionnement et garantir la sécurité alimentaire.
Désormais, grâce au plan de relance, seulement trois départements ne disposent pas encore de projet alimentaire territorial. Bien que les projets alimentaires territoriaux aient un objectif précis, les acteurs du terrain déployant ces projets sont capables, grâce à leur connaissance du territoire, d'adapter le projet en fonction de l'objectif. C'est la clé de la réussite du déploiement de ces dispositifs.