S'agissant de la résilience du système actuel, la crise sanitaire liée au covid-19 nous a permis de constater la solidité du système et du plan de continuité du service et de cerner les éventuelles fragilités à venir, qui ne sont pas forcément celles envisagées intuitivement. Cette situation de crise est donc source de nombreux enseignements.
Ainsi, l'accès à la ressource en eau, qui représente un sujet d'inquiétude pour tous, est en réalité structurellement solide, alors que certaines modalités mineures de la gestion de l'eau peuvent en revanche être bloquantes. Lors du premier confinement, nous avions mis en place du jour au lendemain une cellule de crise avec les opérateurs d'importance vitale (OIV), afin de nous assurer que la disponibilité de l'eau serait assurée. Or, nous avons consacré beaucoup de temps au sujet de l'accès aux réactifs. Nous fonctionnons en effet en flux tendus, de telle sorte que les réactifs sont commandés au moment où le besoin se fait sentir, notamment compte tenu de la dangerosité éventuelle du stockage de chlore. Aussi, en cas de rupture de la chaîne d'approvisionnement, des problèmes peuvent survenir.
Une nouvelle directive européenne sur l'eau potable a été adoptée fin 2020, qui tend à répondre à ces problématiques. Nous serons conduits à adapter la réglementation nationale, notamment pour le plan de gestion de la sécurité sanitaire des eaux (PGSSE) et la manière de construire les périmètres de captage. Deux visions s'opposent en effet, qui correspondent aux notions de risque accidentel, défini par le code de la santé publique, et du risque chronique, qui relève du code de l'environnement. Nous ne disposons pas à l'heure actuelle d'une vision globale prenant en compte la résilience de l'approvisionnement en eau en présence de contraintes externes.