Intervention de Régis Taisne

Réunion du mercredi 15 septembre 2021 à 15h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Régis Taisne, chef du département « Cycle de l'eau » à la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) :

Il faut distinguer ce qui relève de l'accident, d'origine malveillante ou fortuite, de situations structurelles, telles que les sécheresses répétées ou la pollution des nappes, ayant des conséquences néfastes pour les services.

J'estime que la capacité à prévenir les risques et à trouver des solutions palliatives progresse rapidement. Lors de la tempête Xynthia, des difficultés sont survenues dans l'approvisionnement en eau car aucune communication physique, électronique ou électrique n'était possible. Aujourd'hui, même s'il existe un effet de taille critique difficile à prendre en compte et que tous les sites ne sont pas encore équipés de tels dispositifs, la mise à disposition de groupes électrogènes et de moyens mobiles pour pallier les situations de crise se développe.

Il en est de même pour la capacité à établir des priorités dans la gestion de crise affectant la ressource en eau. Nous avons ainsi pris conscience du fait que dans de telles situations, l'assainissement est tout aussi important, sinon davantage, que la disponibilité de la ressource en eau. Un grand nombre de réseaux de collecte fonctionnent avec des moyens de pompage. Sans ces pompages, les eaux usées ne sont pas évacuées et elles débordent. La problématique du traitement des eaux usées survient alors, sachant qu'elles s'écoulent directement dans le milieu naturel en polluant les rivières, les lacs ou le littoral, avec des conséquences néfastes.

La priorité, en cas de crise, est de rétablir l'eau dans les villes, même si elle n'est pas potable. En effet, si nous pouvons distribuer de l'eau en bouteilles, il faut compter 50 à 100 litres d'eau par jour et par personne pour que les habitants puissent continuer à vivre et évacuer les eaux usées. En l'absence d'évacuation des eaux usées, il devient nécessaire de demander aux habitants de quitter leur ville. Ces problématiques sont désormais bien intégrées, grâce aux différents retours d'expérience dont nous avons bénéficié.

S'agissant des risques cyber, il est certain que plus les services recourent aux nouvelles technologies, plus grande est leur vulnérabilité. Néanmoins, au sein des OIV, des procédures et des exercices sont mis en place. Cela permet, y compris au sein des installations les plus complexes, que les personnels en charge de faire fonctionner ces ouvrages travaillent en mode dégradé, sans disposer de l'ensemble des informations et des automatismes habituels. Ils peuvent alors assurer le service de base.

Les systèmes d'urgence permettent de bénéficier d'une redondance d'équipements pour l'électricité, les moyens de communication et les commandes. Les agents sont formés pour faire face à l'indisponibilité d'un moyen de communication ou d'une source d'énergie, en installant un groupe électrogène notamment.

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