Sauf exception, lorsqu'un service d'eau potable a le choix entre une ressource en surface et une ressource souterraine, il préfère généralement cette dernière, précisément parce qu'elle est plus simple à traiter. Lorsqu'un service d'eau potable est exclusivement dépendant d'eaux de surface, cela s'explique par le fait qu'il a difficilement accès à des réserves d'eau souterraines.
Paris et l'Île-de-France ne pourraient pas être durablement alimentés en eau par la nappe de l'Albien. En effet, le débit ne serait pas suffisant. En revanche, pour répondre à des besoins ponctuels en eau potable, en complément des captages effectués à partir de la Seine ou de la Marne, dont les eaux restent très dégradées, nous pouvons mettre à profit les réserves d'eau souterraines. Nous répondrions à tout le moins aux besoins de consommation courante les plus essentiels, à des fins alimentaires en particulier.
Je souligne qu'il existe dans certains schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) des zones stratégiques de réserve d'eau à des fins de production d'eau potable. De plus, la loi « climat et résilience » qui vient d'être adoptée, sanctuarise et généralise d'ici les prochains SDAGE l'obligation d'identifier les réserves stratégiques d'eau potable. Il faudra mettre en œuvre des mesures de protection qui passent par l'interdiction d'usages concurrents de ces ressources qui doivent être dédiées à la seule production d'eau potable.
Toutefois, les enjeux de pilotage de ces politiques restent à traiter, dans des territoires comptant de nombreuses collectivités, au regard notamment du coût de ces mesures.