Intervention de Stéphane Dahmani

Réunion du mercredi 15 septembre 2021 à 17h00
Mission d'information sur la résilience nationale

Stéphane Dahmani, directeur économie de l'ANIA :

Le diagnostic sur notre souveraineté alimentaire a été nourri par de nombreuses études publiées récemment et le constat est clair : la France est globalement souveraine en matière de production agroalimentaire, avec une part des intrants étrangers dans la production alimentaire limitée à 13,4 %, soit une proportion quatre ou cinq fois plus faible que celle observée dans d'autres secteurs industriels, comme l'électronique.

Nous avons observé quelques tensions ponctuelles, avec des risques qui ont été identifiés sur le secteur des protéines, les emballages et le soja. Néanmoins, de manière globale, l'industrie agroalimentaire est plutôt résiliente.

Dans la crise sanitaire, l'industrie agroalimentaire a mieux résisté que les autres industries, avec une diminution de la production de 3 %, soit trois à quatre fois moins que d'autres industries.

Le secteur agroalimentaire est protéiforme, avec des impacts hétérogènes selon les secteurs et les circuits de distribution. Il n'est donc pas facile d'en avoir une lecture globale. On peut néanmoins indiquer que les TPE-PME sont globalement les entreprises qui ont le plus souffert de la crise sanitaire, parce qu'elles sont largement positionnées sur les segments de la restauration hors domicile, qui ont connu des pertes de chiffre d'affaires allant jusqu'à 50 ou 60 %.

La réponse des pouvoirs publics a été très appréciée pour sa réactivité. Les mesures d'urgence économique adoptées – chômage partiel, fonds de solidarité – ont permis de sauver la trésorerie des entreprises.

À partir de septembre 2020, les entreprises ont pu bénéficier d'un plan de relance ambitieux, avec 100 milliards d'euros injectés sur plusieurs années dans l'économie, dont 34 milliards d'euros sur des segments essentiels à la transition écologique et numérique.

Nous pouvons constater que l'agroalimentaire a été l'un des secteurs les mieux représentés dans les appels à projets. Ainsi, 70 % de nos entreprises agroalimentaires ont eu des projets d'investissement s'inscrivant dans France Relance, avec près de 800 millions d'euros injectés et près de 2 000 créations nettes d'emplois.

Par conséquent, nous pouvons retenir de cette crise sanitaire le fait que le secteur alimentaire est resté debout, au prix toutefois d'impacts économiques assez importants pour les TPE-PME. Il a également été au rendez-vous de la relance, en s'inscrivant pleinement dans les mesures de France Relance et en investissant de manière offensive pour le renouvellement de ses capacités de production et la transition numérique et écologique. Ce dernier point me semble essentiel pour le renforcement du secteur et son potentiel de croissance à moyen et long terme.

Nous avons le sentiment que nos entreprises sont désormais à la croisée des chemins, avec de forts enjeux en termes de souveraineté alimentaire et de politique industrielle. De ce point de vue, les mesures de France Relance s'inscrivent dans une bonne dynamique, et nous allons suivre avec attention les mesures liées au plan d'investissement France 2030, qui permettront d'amplifier cette action. Dans cette perspective, l'agroalimentaire est déjà identifié comme un secteur incontournable, avec un marché clé sur l'alimentation durable et favorable à la santé.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.