Intervention de Virginie Grimault

Réunion du mercredi 15 septembre 2021 à 18h00
Mission d'information sur la résilience nationale

Virginie Grimault, secrétaire générale de la fédération de l'épicerie et du commerce de proximité (FECP) :

La FECP a été créée en 2014 afin d'accompagner l'essor et la modernisation du commerce alimentaire de proximité non spécialisé sur le territoire français. Elle rassemble près de 5 000 commerçants de proximité alimentaire indépendants et sous enseigne – Carrefour City, G20, Franprix, etc.

Au-delà de la FECP, le commerce de proximité sous enseigne représente plus de 11 000 magasins en incluant le bio (2 200 points de vente), liés à l'une des 40 enseignes de distribution nationales ou régionales. Dans la plupart des cas, ils le sont dans le cadre de contrats de franchise, mais aussi de contrats d'association – Système U, réseau Intermarché –ou encore d'affiliation à une centrale d'achats – Coccinelle.

Les enseignes de la distribution assurant l'approvisionnement de ces points de vente, ils ont pu se reposer sur elles pendant la crise sanitaire. En revanche, nos professionnels ont été durement confrontés au risque lié à l'exploitation, à savoir la pénurie de main-d'œuvre, qui s'est très fortement fait sentir au cours du premier confinement, surtout avant la mise en place de l'allocation d'activité partielle. Les collectivités territoriales nous ont aussi beaucoup aidés en admettant les enfants de nos professionnels dans les lieux d'accueil scolaires ou périscolaires, au même titre que les enfants de soignants.

Nous avons rencontré des difficultés pour la protection de nos collaborateurs. En effet, les masques manquaient, ils étaient réquisitionnés et cela a imposé l'installation de protections en plexiglas, qui s'est avérée plus lente qu'en grande et moyenne surface en raison de la multiplicité et de la dispersion des points de vente sur le territoire. Cette installation devait en outre être réalisée tout en maintenant les commerces ouverts.

Nous avons aussi faire face à des risques pour notre sécurité, avec parfois des comportements agressifs de clients, réfractaires au déploiement des mesures barrières ou confrontés à des ruptures. Cette difficulté était accrue du fait de l'absence de personnel dédié à la sécurité.

Les fragilités particulières du secteur, de nature à compromettre l'approvisionnement alimentaire, se sont manifestées en aval. Les pouvoirs publics et les enseignes de la grande distribution ont beaucoup communiqué pour réduire les comportements irrationnels de ruée dans les magasins, sans parvenir à les supprimer totalement. Ce sont ces comportements qui ont souvent été à l'origine de ruptures de produits.

Lorsque la situation est revenue à la normale dans les grandes et moyennes surfaces, des ruptures ont perduré chez nos adhérents en raison d'un report des consommateurs sur ces commerces, lié au boom de la consommation à domicile et à la chute de la fréquentation des grandes et moyennes surfaces. Au total, le commerce de proximité a progressé de 8,6 % en valeur, contre 6,3 % pour l'ensemble des produits de grande consommation. Cette progression a profité davantage encore aux commerces de la proximité rurale, avec une augmentation de près de 12 %, contre 7,5 % pour la proximité urbaine.

Face à cette demande supplémentaire, maintenir la sécurité des approvisionnements supposait une accélération du rythme des commandes et des livraisons. Cela était difficile à assurer, même avec le support des réseaux d'enseignes, car la logistique, y compris celle des enseignes, était impactée par l'absentéisme. Nos besoins étaient donc accrus, avec des moyens plus limités pour y répondre.

S'agissant de la création des stocks stratégiques, nos professionnels ne sont pas les plus concernés. Il faut savoir que le commerce alimentaire de proximité ne dispose pas d'espace de stockage. Sous l'effet de la modernisation des enseignes et de l'évolution des attentes des clients, la surface des équipements est quasiment totalement dédiée à la vente, notamment en zone urbaine, en raison du coût du foncier. Pour accroître les volumes mis à disposition dans les magasins, il faut donc une rotation plus rapide des livraisons.

Pendant la crise, nos adhérents ont bénéficié d'un soutien beaucoup plus important lorsqu'ils étaient franchisés ou associés à un grand réseau d'enseignes que lorsqu'ils étaient affiliés à une centrale d'achats, même si les groupements d'affiliés ont fortement aidé leurs membres.

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