Entre les acteurs, les choses se sont faites assez facilement, et chacun a su mettre de côté les contrats pour travailler ensemble. Chaque fois qu'un problème juridique se posait, nous formulions notre demande au ministre et à la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), afin de ne pas prendre de risques. Nous demandions la possibilité de ne pas appliquer certaines règles temporairement, et obtenions une réponse immédiate. Les sujets se sont ainsi bien réglés. Je me souviens de demandes d'autorisation pour permettre aux entrepôts de fonctionner la nuit adressées à Mme Muriel Pénicaud, ministre du travail, et à son directeur de cabinet ; ou encore de demandes d'autorisation de faire circuler des camions à des moments où cela était normalement interdit, adressées au ministère des transports.
Certaines questions ont été plus compliquées, notamment pour employer dans les entrepôts alimentaires du personnel issu d'entrepôts non alimentaires fermés par manque d'activité, qui bénéficiait alors du chômage partiel. Il fallait obtenir l'accord du Gouvernement pour organiser ces prêts de main-d'œuvre, qui sont interdits, en accordant un complément de revenu aux personnes concernées. Mais nous n'avons jamais réussi à obtenir cet accord, alors que nous aurions pu trouver ainsi des salariés volontaires.
En dehors de ces situations exceptionnelles, sur lesquelles il faut encore travailler, on peut dire que les choses se sont plutôt bien passées.