. L'association La Chaîne logistique du froid représente environ 120 entreprises et 400 sites de transport et de logistique en France. Le secteur emploie 55 000 salariés et couvre divers produits : produits frais, fruits et légumes, produits surgelés, produits de la mer et activités de santé.
Le premier bilan que je souhaite tirer de la crise du covid-19 est que, si la chaîne alimentaire a plié en 2020, elle n'a pas rompu et cet exploit tient à l'ensemble des forces vives de nos entreprises qui, spontanément, se sont mises en situation d'assurer la continuité de l'approvisionnement du pays. Je souhaite également souligner l'agilité dont ont fait preuve les organisations du secteur du transport et de la logistique. C'est manifestement cette agilité qui permet de réagir de manière rapide à toute situation de crise.
Dans nos métiers, l'élément déterminant est la libre circulation afin d'assurer l'acheminement des marchandises quel que soit leur lieu d'enlèvement et quel que soit leur lieu de livraison. Pour cela, il faut que l'ensemble de nos moyens roulants puisse circuler librement. Afin d'y parvenir, il convient de maîtriser trois ressources clés : les ressources humaines, les énergies – gasoil, gaz et demain électricité – même si la plupart de nos adhérents disposent de stocks de sécurité sur leur site, et les systèmes d'information. La particularité de la logistique sous température dirigée, c'est que nous avons besoin d'électricité. Cela renvoie potentiellement au risque terroriste. Aujourd'hui, l'essentiel de la fourniture d'électricité provient du parc nucléaire français et il est absolument indispensable et vital pour assurer la conservation des aliments que la fourniture d'électricité dans nos entreprises soit permanente, notamment pour la partie entrepôts. Les systèmes d'information, quant à eux, sont devenus indispensables pour assurer nos activités, ce qui nous expose au risque cyber. Un de nos adhérents a été récemment victime d'une attaque cyber et nous avons pu mesurer tout l'impact d'un tel piratage. Au-delà du libre accès aux ressources humaines et aux énergies, nous devons pouvoir assurer le bon fonctionnement de nos systèmes d'information, sans lesquels l'efficacité de notre chaîne logistique n'est pas possible.
La crise sanitaire n'a certes pas été très bien anticipée. Peu d'entreprises du secteur privé disposaient d'un plan de continuité d'activité. De plus, même parmi les entreprises qui étaient dotées d'un tel plan, la crise actuelle n'était pas forcément décrite. Pour autant, c'est un exercice indispensable car il permet d'être mieux armé.
Je souhaite également saluer l'efficacité de la gestion de la crise entre les associations et organisations que nous représentons et les services de l'État. La cellule de crise qui a été mise en place et qui s'est réunie dans un premier temps quotidiennement nous a permis de résoudre collectivement tous les problèmes auxquels nous avons été confrontés dans les premières heures du premier confinement. Aussi, lorsqu'une nouvelle crise viendra à se profiler, les entreprises privées comme les services de l'État seront beaucoup mieux préparés, même si rien ne remplacera une coordination efficace dans la gestion de la crise.