Pendant la crise, les associations se sont réorganisées d'elles-mêmes, en lien avec les pouvoirs publics avec lesquels nous avons continué à échanger ; mais nous étions davantage dans une logique d'information que d'anticipation de crise. Dès l'annonce du confinement, Les Restos du cœur ont retravaillé les modalités de distribution de l'aide alimentaire, avec la mise en place du colisage et de la distribution inconditionnelle. Nous étions en dialogue constant avec les pouvoirs publics au niveau national et au niveau décentralisé, mais ce dialogue n'a pas induit notre réorganisation.
La crise a montré la capacité d'absorption des chocs du monde associatif. Elle a aussi mis en lumière la complémentarité entre les grands réseaux – Banques alimentaires, Les Restos du cœur, etc. – et les initiatives citoyennes qui ont vu le jour pendant la période. Certaines de ces initiatives n'étaient pas pérennes mais visaient simplement à répondre à une urgence. Il est incontestable que la mobilisation du secteur associatif a été assez exceptionnelle pendant cette crise inédite ; la résilience de notre pays a pu s'appuyer sur cette mobilisation. Au début de la crise, la question de l'identification des activités indispensables à la vie de la nation a été posée et, très vite, l'aide alimentaire a été perçue comme indispensable.