La reconnaissance comme activité essentielle à la nation nous a aussi permis de circuler librement. Pendant le confinement, beaucoup de bénévoles ont rejoint nos rangs : alors qu'ils étaient 5 000 avant crise, ils sont désormais 7 000, signe que nos concitoyens veulent s'inscrire dans des démarches de solidarité.
Avec la crise, nous avons aussi pris conscience que beaucoup de personnes ne pouvaient pas manger à leur faim, bien au-delà des chiffres dont nous avions l'habitude. Cette crise a provoqué une explosion de la pauvreté en France. Beaucoup d'associations qui n'intervenaient pas dans le champ de l'aide alimentaire ont donc investi ce domaine. Le travail de Linkee a alors été de les approvisionner en denrées. Ces liens ont dynamisé un écosystème regroupant des associations de vocations différentes, mais qui ont uni leurs forces pour produire un effet plus massif. Tous autour de la table, avons contribué à cette aide alimentaire.
Je crois enfin que les pouvoirs publics ont toujours été là, au niveau national comme au niveau local, pour nous accompagner. Cependant, les interlocuteurs et les modes de communication n'étaient pas ceux que nous connaissions avant crise. En effet, pendant la crise, nous avons été en contact avec des interlocuteurs investis de responsabilités très élevées pour faire en sorte que nous puissions intervenir. Sans aller jusqu'à parler d'une organisation de temps de guerre, les canaux de communication ont été profondément modifiés et simplifiés. Cette nouvelle organisation nous a permis de nouer des contacts directs et immédiats. La résilience nationale a donc reposé sur des acteurs du monde privé, du monde associatif et des services publics, qui ont travaillé en étroite collaboration. Sans dresser un tableau idyllique de la situation, je pense que la coordination entre ces univers a été historique et à la mesure des enjeux.