Je ne répondrai pas à la question relative à l'A380, qui concerne directement la partie aéronautique d'Airbus et non la partie spatiale dont je suis responsable.
Pour ce qui est de votre seconde question, vous manifestez votre inquiétude de voir nos réalisations spatiales tomber dans des mains inamicales. D'abord, j'observe que nous sommes au même niveau technologique que les Chinois et les Américains, alors que les moyens investis ne sont pas de même ampleur. Elon Musk est à créditer d'actions formidables, mais c'est aussi notre cas. Mettre entre les mains de l'État-major de l'air et de l'espace – via le commandement de l'air et de l'espace – les moyens de contrôle et d'opération des satellites militaires constitue une garantie, puisque c'est le ministère des armées qui s'assure que la ressource spatiale demeure entre de bonnes mains. En tant qu'industriels, nous donnons à ces satellites les moyens de piloter les menaces qu'ils peuvent rencontrer, mais c'est bien la responsabilité du commandant de l'espace d'opérer ces satellites et d'en prendre le contrôle à l'horizon 2025. Je suis donc absolument rassuré sur le fait que nos satellites militaires ne tomberont pas entre de mauvaises mains. Le risque d'attaque n'est pas à écarter, mais tout est mis en œuvre pour éviter la prise de contrôle de nos satellites.