La préférence européenne pour les lancements institutionnels a été actée par les programmes européens. En juillet, les gouvernements français et allemand ont décidé de mettre en place un dispositif par lequel l'Europe garantirait cinq ou six lancements institutionnels par an, ce qui permet à Ariane 6 d'exister et de pouvoir se déployer sur le plan commercial. Cette décision prise par les États doit maintenant être entérinée par l'agence spatiale européenne (ESA) et par les institutions européennes, au dernier trimestre 2021.
Je suis plutôt confiant quant à l'aboutissement de ce projet, ne serait-ce que parce que l'accès à l'espace n'est pas négociable. Personne n'imagine une seule seconde que nous soyons contraints de demander une autorisation de lancement aux Américains, d'autant que ces satellites requièrent parfois des lanceurs lourds, comme Ariane 6. Des lanceurs légers sont également en développement, notamment en Allemagne, sachant qu'ils doivent encore faire leurs preuves en matière de lancement à coût compétitif. En tout état de cause, la capacité à protéger le cœur de souveraineté et à lancer des satellites depuis le territoire européen – la Guyane est un territoire français – n'est pas négociable et ne doit pas être négociée.
De surcroît, nous commençons déjà à tirer parti du plan de relance et de son soutien à la filière hydrogène et à la filière réutilisable – un démonstrateur est d'ores et déjà disponible à Vernon. Il est vrai que le programme Ariane 6 accumule les retards, mais les fondamentaux sont excellents et personne n'imagine que nous pourrions arrêter. Avec ArianeGroup, nous disposons d'un fleuron industriel européen d'un niveau inégalé, auquel j'accorde toute ma confiance en tant qu'actionnaire et citoyen.