Intervention de Alain Biston

Réunion du mercredi 29 septembre 2021 à 18h00
Mission d'information sur la résilience nationale

Alain Biston, président d'Alcatel Submarine Networks :

Nous traitons toute la partie matérielle du câble : conception, réalisation et fabrication. Tout comme la société gérée par M. Dillard, nous possédons notre propre une flotte de bateaux. Nous posons le câble et nous en assurons la maintenance. Nous sommes donc soit partenaires, soit compétiteurs d'Orange.

Sur cette activité, nous n'avons que deux concurrents : SubCom, aux États-Unis, et NEC, au Japon, qui réalisent la fabrication et procèdent aussi à la pose. En Chine, Hengtong, qui cherche à entrer sur le marché, ne gagne que des projets entièrement financés par le gouvernement chinois. En effet, ce n'est pas public, mais des restrictions équivalentes à celles imposées aux entreprises chinoises par les Américains pour la 5G s'appliquent aux câbles sous-marins.

Notre entreprise emploie environ 2 000 personnes. Nous proposons une offre complète, de bout en bout, aux grands opérateurs. Les deux plus grands consommateurs de câbles sont Google et Facebook. Il subsiste des projets intégrant uniquement des opérateurs de télécommunications, comme Orange ou Vodafone, mais 70 % des projets sont financés par Google et Facebook.

En outre, nous sommes passés d'un projet tous les douze à quinze mois, à quatre tous les douze mois, car les GAFAM ont lancé des programmes de connexion de tous leurs data centers à travers le monde et veulent quatre routes différentes pour chaque voie. Pour répondre à leur demande, il faut environ quinze ans pour couvrir la planète, mais l'évolution technologique sera telle qu'au bout de quinze ans, il faudra recommencer. C'est pourquoi l'activité de pose de nouveaux câbles a été multipliée par deux en trois à quatre ans.

Pendant vingt ans, l'industrie en était restée à six ou huit paires de fibres par câble. Depuis leur arrivée, en quatre ans, les GAFAM ont favorisé l'évolution à douze, seize, vingt, et aujourd'hui vingt-quatre paires de fibres, mais ils demandent désormais trente-deux ou quarante-huit paires. C'est vital pour eux car 99 % du trafic internet passe par les câbles sous-marins. Nous l'avons constaté lors de la crise du covid puisqu'ils tenaient à s'assurer que nous faisions la maintenance, afin d'éviter toute coupure de trafic.

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