En France et à l'IRSN, nous proposons depuis de nombreuses années des exercices qui permettent d'entraîner tous les acteurs de la crise. Ces exercices sont de différents niveaux, à la fois chez les opérateurs, qui s'entraînent dans leurs établissements, et au niveau des pouvoirs publics. Il existe environ dix exercices d'ampleur nationale effectués chaque année, qui sont extrêmement importants pour nous, dans la mesure où ils nous permettent de mettre en œuvre notre organisation de crise et de tester et professionnaliser nos experts.
Néanmoins, ces exercices sont perfectibles. Nous devons pouvoir en renforcer le réalisme sur un certain nombre d'aspects. Par exemple, la durée : nos exercices s'étalent en général sur une journée, alors qu'une crise nucléaire peut évidemment s'avérer bien plus longue. Il faudrait aussi davantage impliquer les acteurs de la société civile, qui sont rarement associés. Je pense également au choix des scénarios simulés, à l'ampleur des moyens de terrain déployés, ou encore à la pression médiatique, qui est souvent simulée mais probablement sans commune mesure avec ce qu'elle serait en cas de véritable crise nucléaire grave sur notre territoire.
Notre centre de crise a vu le jour voici environ trente-cinq ans. Alors que nous nous limitions au départ à quelques calculs rapides après la catastrophe de Tchernobyl, nous avons progressivement mis en place une organisation plus solide, au gré des exercices et des crises réelles.