Intervention de Raymond Cointe

Réunion du vendredi 1er octobre 2021 à 10h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Raymond Cointe, directeur général de l'INERIS :

Nous avons maintenant assez bien identifié les sujets liés aux risques technologiques. Nous sommes aussi confrontés à la nécessité de contribuer au redressement des comptes publics. Nous avons par conséquent effectué une revue de nos missions et activités pour nous focaliser sur les sujets qui, en accord avec notre tutelle, nous paraissaient les plus importants. Nous concentrons véritablement notre intervention sur les risques industriels et de fait, s'agissant du risque naturel, nous n'intervenons que sur les sujets « NaTech », ceux qui impliquent l'interaction des risques naturels et technologiques. La gestion des risques naturels pourrait en effet, à l'avenir, prendre de l'ampleur, en lien avec le changement climatique. Un retour d'expérience a bien évidemment eu lieu après la catastrophe d'AZF, conduisant à de nombreuses améliorations, mais plutôt sur la base de risques préalablement identifiés.

Le travail sur les risques émergents fait partie de nos missions et la question de la méthodologie est importante. Certaines de nos équipes sont chargées de réaliser une veille prospective. Autour des risques émergents, se pose aussi la question cruciale de la perception des risques et de leur hiérarchisation, y compris par la population. Nous travaillons en lien avec des acteurs de la société civile sur le recensement de ces risques émergents, parmi lesquels nous avons déjà identifié les risques liés au changement climatique, en particulier l'augmentation des événements extrêmes, qui pourraient conduire à davantage d'inondations ayant des conséquences sur la sécurité industrielle. Il peut aussi s'agir de l'élévation de la température, qui pourrait entraîner l'utilisation de certains produits au-delà des limites prévues. Nous pouvons en outre évoquer les sujets liés à la transition numérique, notamment la cybersécurité, ainsi que les crises sanitaires comme celle que nous vivons. Nous disposons par ailleurs d'une expertise du risque chimique, mais pas du tout, ou très peu, du risque biologique, qui constitue néanmoins un danger potentiel émergent majeur. En effet, certains process industriels utilisent aujourd'hui des ressources biologiques, induisant des risques non négligeables.

Il reste toutefois difficile de hiérarchiser les risques. Nous essayons plutôt d'identifier et d'investiguer aussi largement que possible les risques émergents. Le plus souvent, notre travail implique la pluridisciplinarité, et donc le partenariat avec d'autres acteurs. C'est également de cette façon que nous travaillerons si nous sommes amenés à intégrer la question du risque biologique.

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