Nous travaillons en étroite collaboration avec la DGPR, qui n'a pas de compétence sur les installations industrielles en matière de sécurité. Toutefois, il est évident que les travaux que nous sommes amenés à conduire ensemble sont susceptibles d'apporter des éléments importants sur une intrusion malveillante au sein des sites industriels. Nous travaillons aussi effectivement avec le SGDSN sur ces sujets depuis 2003, me semble-t-il. Nous avons été sollicités aussi bien par le SGDSN que par le haut fonctionnaire de défense et de sécurité du ministère de l'environnement pour étendre nos travaux à la question de la sécurité des sites industriels. C'est d'ailleurs aussi dans ce contexte que nous approfondissons nos réflexions sur la cybersécurité. Nous avons à ce titre réalisé, à la demande du SGDSN, un guide à destination des industries à risque leur permettant d'analyser leur vulnérabilité à d'éventuelles menaces de malveillance ou de terrorisme. Ce guide a d'ailleurs été largement diffusé suite aux menaces d'attaques malveillantes qui se sont presque concrétisées sur des installations à risque.
La CASU, qui a été mise en place après la catastrophe d'AZF, ne vise pas à gérer la crise mais à fournir un appui technique et scientifique aux gestionnaires de crise sur le risque technologique. Elle est opérationnelle en permanence et se compose de deux ingénieurs d'astreinte et d'un chef d'opération qui représente la direction de l'INERIS. Historiquement, cette cellule intervient essentiellement sur les questions de risque accidentel immédiat, par exemple les explosions ou les incendies, aussi bien pour les riverains que pour les services de secours, en s'intéressant à l'estimation des distances d'effet. La CASU a été sollicitée pendant l'accident de Lubrizol aux premières heures de l'incendie, au moment où certaines substances dangereuses risquaient d'être gagnées par l'incendie. Cette cellule ne s'auto-saisit pas, mais elle intervient soit à la demande des DREAL, soit à la demande du service public d'information en santé (SPIS). En l'occurrence, pour l'accident de Lubrizol, c'est le service départemental d'incendie et de secours (SDIS) qui nous avait contactés. Comme je le disais tout à l'heure, notre préoccupation s'étend maintenant au-delà de la gestion et des conséquences immédiates de l'accident. L'INERIS a d'ailleurs été sollicité ensuite assez largement pour l'évaluation des conséquences à plus long terme de l'accident de Lubrizol et, parmi les sujets sur lesquels nous travaillons en lien avec notre ministère, se trouve celui de l'extension des compétences de la CASU et de ses modalités d'intervention au-delà de cet appui à très court terme.
Je vous transmettrai par la suite des réponses plus détaillées sur la base du questionnaire que vous m'avez transmis.
Je me permets de vous inviter, si vous le souhaitez, à venir visiter nos installations d'essai. Nous vous montrerons que nous disposons d'un certain nombre de moyens expérimentaux assez uniques au niveau national, voire au niveau européen. Nos capacités expérimentales nous permettent en effet de simuler quasiment à taille réelle de grandes quantités d'incendies et d'explosions.