Notre mission porte sur la résilience nationale, c'est-à-dire l'aptitude de la nation à faire face à un événement dont la probabilité est extrêmement faible, mais qui peut avoir de très lourdes conséquences. L'enjeu est donc de mesurer l'espérance de coût de ces événements.
Les assurances sont des facteurs de résilience, individuellement et peut-être collectivement. Mais vous avez aussi souligné les limites des assurances : la surface financière de l'assureur ne lui permet pas d'assurer les risques systémiques touchant un grand nombre de ses assurés en même temps. Il existe une deuxième limite que vous n'avez pas citée : l'assurance apporte une contrepartie financière, mais dans les cas de crises extrêmes, ce n'est pas l'argent qui manque, c'est un service concret : des masques, de l'énergie, des biens alimentaires...
Des biais cognitifs semblent parfois nous rendre incapables de concevoir des risques à très fort impact. La modélisation mathématique peut nous aider à envisager l'impensable. Proposez-vous une modélisation des risques systémiques les plus graves ? Au contraire, considérez-vous qu'il relève du rôle de la puissance publique de réaliser les études probabilistes sur ce type de risques ?