Le retour d'expérience de terrain du domaine sinistré est essentiel pour les grandes catastrophes, même pour celles qui ne sont pas systémiques. Les témoignages que nous en tirons montrent parfois que les dommages auraient pu être encore plus graves. Ces retours d'expérience nous aident à élaborer de nouveaux scénarios et procédures de management du risque. Le rôle de la CRR consiste à adopter une approche mathématique concernant la modélisation, mais aussi de rester proches du terrain également dans d'autres pays. L'interdépendance entre les forces publiques et les acteurs privés est primordiale. Certains pays organisent très bien la gestion de crise, ce qui amenuise le coût final pour l'assureur et les acteurs privés. Cette composante est davantage prise en compte par les assureurs et surtout par les réassureurs lorsqu'ils modélisent les coûts potentiels et les différents scénarios d'événements fictifs.
Le risque humain est plus difficile à modéliser, mais demeure un point primordial. Dans toutes les catastrophes technologiques ou naturelles, le facteur humain doit être pris en compte. L'assurance, la prévention et la gestion de crise forment un triptyque pour les assureurs qui imbrique fortement l'administration, l'État et les collectivités locales. La prévention suppose la préparation aux crises par des simulations d'événements qui accroissent la résilience. Certaines populations sont plus résilientes que d'autres, car des exercices permettent de développer la connaissance du risque et les bons réflexes. La réponse collective humaine que l'on observe par exemple au Japon est remarquable.