Vous avez insisté sur les notions de confiance, de discours humain et de crédibilité. Je souhaiterais aborder la question plus polémique de la vérité en cas de crise dans nos démocraties. Est-il toujours éthique de dire toute la vérité à la population ? Dans le passé, les autorités ont tendu à minimiser les crises, notamment pour éviter de possibles comportements déviants. Cependant, la réalité peut également être exagérée pour susciter une plus forte réaction de la part de la population. Durcir le trait peut entraîner la population à se vacciner davantage en cas de crise sanitaire. Existe-t-il des situations où il serait éthique de la part des autorités démocratiques d'adopter ces comportements ? J'ai conscience du trésor commun que représente la confiance des citoyens dans l'autorité, et je comprends que ces pratiques risquent de l'éroder bien qu'elles puissent également contribuer à résoudre la crise à court terme.