Docteur Louville, vous êtes spécialiste – entre autres – de la psychiatrie d'urgence et de la psychotraumatologie. Vous avez dirigé la cellule d'urgence médico-psychologique (CUMP) d'Île-de-France. Professeur Eustache, vous êtes spécialisé en neuropsychologie, vous enseignez à l'université de Caen et à l'École pratique des hautes études (EPHE). Vos travaux portent tout à la fois sur l'imagerie cérébrale et la neuropsychologie cognitive. Vous avez notamment publié plusieurs ouvrages consacrés à la mémoire. Enfin, Monsieur Liscia, vous êtes psychologue clinicien et, vous avez travaillé pendant plus de vingt ans au sein de l'Agence française de développement (AFD), en particulier pour la cellule crises et conflits.
Notre mission d'information a souhaité organiser cette table ronde afin que vous l'éclairiez sur les conséquences psychiatriques et psychologiques de catastrophes majeures subies par les populations. Notre souhait est également de progresser dans l'analyse de la capacité des citoyens, de la société française et, par extension, de la société européenne, à surmonter la sidération, à faire face et à s'organiser. Dans cette optique, il sera intéressant d'examiner quel rôle joue la mémoire des traumatismes passés. S'il l'on compare l'état du pays et des mentalités aujourd'hui, par rapport à certaines dates clés de notre histoire, comme en 1914 ou en 1940, peut-on considérer que nous sommes moins résilients aujourd'hui ? Par ailleurs, pouvez-vous nous dire un mot de ce que vous observez des réactions des populations confrontées à des drames dans d'autres régions du monde ?