Le concept de stress post-traumatique a évolué dans la clinique et dans les différentes classifications internationales. Au départ, il était défini comme une réaction à un événement véritablement hors du commun. Petit à petit, on s'est aperçu, à travers nos expériences quotidiennes, que des événements qui ne revêtent finalement pas un caractère exceptionnel peuvent retentir de façon traumatique chez des personnes fragilisées. C'est notamment dans le DSM-4, la classification nord-américaine, qu'est apparue l'idée qu'un stress post-traumatique, c'est un événement face un individu. Si l'on prend l'exemple d'un attentat ou d'un accident collectif, on s'aperçoit que tout le monde ne réagit pas de la même façon. Heureusement, la majorité des personnes ne sont pas affectées par des symptômes qui se prolongent dans le temps. Mais chez un quart à un tiers d'entre elles se manifestera une souffrance qui durera pendant une période significative, de plusieurs semaines à plusieurs mois, voire plusieurs années dans les cas les plus graves, souffrance liée à certains troubles. Le TSPT en fait partie, mais pas seulement ; actuellement, la conséquence la plus fréquemment observée des événements traumatogènes est la dépression, laquelle peut d'ailleurs s'imbriquer avec un TSPT chez une même personne.
Il est désormais tout à fait reconnu dans le DSM-5 que l'exposition répétée à des éléments aversifs, à des petits stress, qui présentent un aspect traumatique quand même, peut provoquer un TSPT. Mais cela se produit surtout en situation professionnelle, chez les pompiers, policiers, professionnels de l'urgence, journalistes, etc. Il est donc avéré que des stress traumatiques répétés, même s'ils n'ont pas le degré d'intensité requis pour l'événement unique qui va provoquer un stress post-traumatique, peuvent être à l'origine d'une pathologie de ce type.
Le problème de la communication est un problème que l'on connaît bien. Il s'agit à mon avis d'un aspect extrêmement important de la gestion des situations de catastrophe. Plus les gens sont informés rapidement de la situation, objectivement, en évitant les fausses informations et les rumeurs, mieux c'est. Il est donc nécessaire de rendre compte des moyens employés pour intervenir auprès des personnes et pour les secourir, des moyens utilisés pour remédier éventuellement aux causes du sinistre, de rendre compte de tout ce qui est mis en place pour agir face à cette situation exceptionnelle. Les personnes victimes de ce type d'événement ont un vécu immédiat d'angoisse, mais surtout d'impuissance et d'abandon. Et l'information qui leur est apportée leur permet de regagner un certain sentiment de sécurité, de contrôle, qui contribue probablement à limiter les effets pathogènes.