Intervention de Alain Thirion

Réunion du mercredi 20 octobre 2021 à 15h00
Mission d'information sur la résilience nationale

Alain Thirion :

Je suis convaincu que la gestion de l'urgence doit intégrer l'amont et l'aval. Cette problématique pose la question du périmètre. Le dispositif n'a-t-il pas vocation à être articulé au nôtre ? Plus nous disposons de la connaissance de l'amont, plus nous avons la capacité d'étudier l'évolution d'un point de vue cartographique, plus nous sommes prêts pour le temps présent tout en étant capables de préparer la suite. La préparation de l'aval et de la sortie de crise est l'un des enjeux au sujet desquels nous sommes le plus souvent interrogés. La fin de la mission correspond-elle à la fin de l'épisode de crise ou au retour à la normale ? Je suis convaincu que nous ne pouvons pas dissocier les deux. Il est nécessaire de disposer d'un continuum. Sur le terrain, il est assuré par les préfets et les maires. Nous devions également y participer.

Nous percevons les conséquences de la désertification médicale à travers le nombre de sollicitations des services d'incendie et de secours, dont 80 % de l'activité résulte de l'absence d'équipe médicale à proximité. Les hélicoptères de la sécurité civile interviennent 18 000 fois par an, soit une fois toutes les demi-heures. Il s'agit principalement d'hélitreuillage de personnes en détresse ou de déplacement vers des hôpitaux plus fonctionnels. Une intervention sur trois des hélicoptères de la sécurité civile est vitale, ce qui donne une idée du développement des déserts médicaux. Ce phénomène pose la question de la répartition territoriale de nos moyens. Devons-nous être plus présents ? Quelle doit être la nature de nos interventions ? Nous effectuons ce travail de réflexion annuellement afin d'avoir une idée précise de notre activité. Il existe entre 200 000 et 240 000 carences par an. Notre activité ne se confond pas avec celle des sapeurs-pompiers. Cependant, nous la remplissons, car nous nous appuyons sur la notion essentielle de service public de proximité. La sécurité civile se mobilise à chaque sollicitation. Nous avons toujours répondu présent pendant la crise sanitaire et nous continuerons à œuvrer de la sorte, car nous sommes un service de proximité fondamental. Nous ne raisonnons pas en termes de déserts médicaux, mais nous percevons les évolutions. La déprise démographique, la diminution de la population dans les zones les plus rurales engendre un problème en matière de débroussaillage, ou encore de diminution des surfaces de vignobles – sans vignes, un incendie se propage plus aisément. Un territoire peu entretenu, où la forêt se développe, n'est pas sans conséquence sur la nature du risque.

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