Intervention de Alain Thirion

Réunion du mercredi 20 octobre 2021 à 15h00
Mission d'information sur la résilience nationale

Alain Thirion :

Selon la typologie du risque, l'évacuation peut être contre-indiquée. Dans de nombreux cas, la logique est celle du confinement. La réaction à une peur primale peut être difficile à juguler. Le chiffre de 500 000 personnes correspond à la capacité des services d'incendie, de secours, de police et de gendarmerie à prendre en charge la population. Il demeure indicatif, car évacuer 500 000 personnes à Paris si nous devions faire face à une crue de la Seine diffère d'une évacuation dans l'ancienne région Midi-Pyrénées, par exemple. Ce type d'intervention nécessiterait un certain nombre de dispositions dérogatoires au droit commun. Le nombre de 500 000 correspond à ce que nous pouvons réaliser dans une durée limitée sur un territoire déterminé. Toutefois, la capacité d'évacuation en région parisienne n'est pas celle d'autres territoires. L'évacuation doit être mise en perspective en fonction du lieu. La prise en charge comprend également la nourriture et l'hébergement.

J'ai été préfet de l'Aude. En 2018, 32 000 personnes ont été sinistrées. Nous avons dû les reloger parfois pendant plusieurs mois. À cette occasion, j'ai été surpris par la solidarité entre les individus et par la résilience de la population. De plus, l'entraide entre les départements et la mobilisation de structures pour les victimes ont parfaitement fonctionné. Toutes les associations d'aide aux victimes de la région sont venues en renfort.

Face aux contraintes, nous devenons plus ingénieux : la nécessité fait loi. Cela requiert une certaine souplesse et la possibilité d'offrir aux acteurs locaux les conditions de cette souplesse. Globalement, la résilience existe et fonctionne de manière satisfaisante. Le risque nucléaire nous interroge plus particulièrement, car nous serions confrontés à des réactions irrationnelles de la part de la population. Nous serions obligés d'ajouter des interventions autres que celles de la sécurité civile. Comment intervenir dans le cadre d'un appel au calme ? Il demeure essentiel de penser la crise avant qu'elle ne se produise, à l'instar des pilotes d'avion qui vérifient chaque élément de leur liste.

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