Intervention de Sébastien Raspiller

Réunion du mercredi 27 octobre 2021 à 15h15
Mission d'information sur la résilience nationale

Sébastien Raspiller, chef du service du financement de l'économie à la direction générale du Trésor :

Concernant l'évaluation de l'impact de la crise, nous devons rester humbles alors que l'épidémie semble reprendre dans d'autres pays. Lors de cette crise, nous avons démontré notre capacité d'adaptation. Cette dernière demeure indispensable, la situation pouvant encore évoluer. Il s'agit de réduire les impacts des restrictions sanitaires sur le quotidien et la vie économique. Désormais, nous pouvons compter sur la production à grande échelle de vaccins contre la covid, ce qui n'était pas envisageable au début de la pandémie et change considérablement la donne.

Pour les marchés financiers, le choc, l'épisode difficile s'est limité à la seconde quinzaine de mars 2020. Depuis, ceux-ci se sont adaptés. Lors de ces deux semaines, les banques centrales se sont mobilisées rapidement et ont mis en place une coordination internationale.

Si nous comparons cette réaction à celle à laquelle a donné lieu la crise de 2008, il y a des éléments différenciants majeurs. En Europe, lors de la crise financière de 2008, le Conseil européen s'est réuni à de nombreuses reprises mois après mois sans parvenir à de véritables avancées. Cette situation a engendré une méfiance qui a aggravé la situation avant que l'on aboutisse enfin à des accords qui ont permis d'améliorer la situation. À l'inverse, la pandémie a engendré une réaction rapide au niveau européen. L'Union européenne a ainsi démontré sa capacité à réagir rapidement à un niveau suffisant. Dès lors, je pense que nous avons su tirer les leçons de la crise financière de 2008 en termes de gouvernance.

Concernant l'impact de la crise sanitaire, le Gouvernement fournit un certain nombre de chiffres sur la volumétrie des aides d'urgence et de relance de l'économie. De nombreux articles ont également été publiés à ce sujet par des économistes et font ressortir des points de vue divers et variés.

Lorsqu'une crise intervient, les modèles du passé ne sont pas toujours exacts. Selon moi, il importe avant tout de s'interroger sur les ruptures que cette crise sanitaire va entraîner. La pandémie engendrera probablement un recours plus large aux modèles digitaux et au télétravail, ce qui induit également un accroissement des risques cybernétiques. Elle favorisera sans doute une prise de conscience plus rapide des grands enjeux de transition auxquels nous faisons face tels que les défis énergétiques ou digitaux. Par exemple, une PME qui ne dispose pas de site internet en mesure désormais l'utilité.

De telles évolutions supposent des moyens considérables. Pour autant, les règles en termes de macroéconomie financière et de règles budgétaires vont-elles s'en trouver modifiées ? Les débats à ce sujet ne manqueront pas d'avoir lieu. Néanmoins, on ne peut faire abstraction de principes de base : en particulier, il n'existe pas d'argent magique. En tout cas, l'argent, lorsqu'il est créé, doit être affecté à un objet précis, faute de quoi on s'expose à une source certaine de crises financières.

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