Intervention de Sébastien Raspiller

Réunion du mercredi 27 octobre 2021 à 15h15
Mission d'information sur la résilience nationale

Sébastien Raspiller, chef du service du financement de l'économie à la direction générale du Trésor :

Si aucune monnaie à travers le monde n'avait la confiance des citoyens, nous assisterions à une défaillance collective mondiale. Dans les faits, chaque citoyen français a confiance dans les billets de banque qu'il manipule : il sait que ceux-ci sont émis par la Banque centrale et imprimés par l'Imprimerie nationale. Avec le digital, cette dimension tactile disparaît. Comment, dès lors, distinguer un euro digital de la BCE d'un euro sur votre compte bancaire ?

C'est pour de telles raisons que nous nous efforçons d'assurer la confiance des populations envers les banques. Les citoyens doivent pouvoir transformer cette monnaie privée en monnaie publique par l'intermédiaire d'un distributeur. Une substitution totale ne constituerait ni le souhait de la Banque de France, ni celui de la BCE ou du Gouvernement. Comme le montre l'exemple de l'ouragan Irma, la monnaie sur son support papier peut être un facteur de résilience.

La confiance est un élément clé. À cet égard, la crise financière a testé la confiance des populations dans les institutions. Il est nécessaire d'adopter une approche transpartisane de ces sujets.

De même, la confiance dans les relations financières est un facteur-clé. Lorsque Lehman Brothers a fait faillite, les contreparties n'avaient plus d'argent. Or il est indispensable d'avoir confiance dans la capacité de sa contrepartie à honorer sa dette. Un titre de créance demeure un contrat avec un certain nombre de modalités. Cette procédure s'applique à tous les niveaux.

Les échanges de la France avec ses partenaires européens représentent 51 % de ses exportations et 41 % de ses importations. Un tel niveau d'interconnexion ne peut se concevoir sans un régime de change flexible. Si vous n'en disposez pas, il est préférable de renoncer à votre autonomie nationale plutôt que d'accepter un régime de change volatil. Il serait en outre difficile de faire accepter aux Français des dévaluations et des réévaluations à échéance infra-annuelle.

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