Intervention de Florence Fresse

Réunion du vendredi 29 octobre 2021 à 9h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Florence Fresse, déléguée générale de la Fédération française des pompes funèbres :

Je vous remercie de nous avoir épaulés pendant cette pandémie, madame la présidente. Votre soutien aux opérateurs funéraires a été précieux.

Durant la première vague, les opérateurs funéraires se sont trouvés extrêmement désemparés et parfois sous-équipés, ce qui a perduré au long de la pandémie. Leur désarroi s'est ressenti face aux familles en deuil. Les personnels funéraires, assez peu nombreux –environ 20 000 personnes –, ont été directement touchés ou ont été effrayés par cette maladie mal connue. Les cérémonies ont été perturbées par l'insuffisance de personnels et par le manque de moyens de prévention et d'équipements de protection individuelle (EPI), particulièrement au début de la crise. Ce ressenti général a été plus marqué encore dans les zones de cluster telles que l'Alsace, la Somme et l'Île-de-France.

L'organisation s'est progressivement améliorée, y compris concernant la coordination avec le culte. Certains membres de celui-ci, âgés de plus de 70 ans, étant tenus de s'isoler, les cérémonies religieuses ont été impactées. Toutefois, nous avons peu à peu remis de l'ordre dans la situation que nous vivions, malgré des conditions psychologiquement difficiles.

Contrairement à d'autres professions comme le corps médical, nous n'avons pas de cellule d'écoute. Certains d'entre eux ont été confrontés à des situations difficiles, notamment lorsqu'au début de la crise des familles ne pouvaient avoir accès à leurs défunts. Les professionnels ayant choisi de rejoindre notre secteur d'activité pour l'accompagnement des familles et les cérémonies d'obsèques étaient dans l'incapacité d'exercer leur métier.

Voici ce qui s'est produit au début de la crise. Puis nous sommes parvenus à nous adapter. Des moyens nous ont été attribués pour nous y aider. Cependant, le secteur doit rester sous observation, dans la mesure où, d'une part, nous n'avons pas de cellule psychologique, et, d'autre part, nous n'avons à aucun moment été considérés comme prioritaires dans la gestion de la crise. Or, si l'intégralité de notre population de 20 000 professionnels était tombée malade, nous sommes en droit de nous demander ce qu'il serait advenu des familles et des défunts.

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