Intervention de Olivier Vérité

Réunion du vendredi 29 octobre 2021 à 9h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Olivier Vérité, secrétaire général de la Confédération des professionnels du funéraire et de la marbrerie :

Je vous remercie également, au nom de la CPFM, pour les messages que vous avez pu nous adresser pendant cette période.

La « machine funéraire » a tenu. Grâce à la mobilisation et à l'engagement de toutes les équipes et de tous les opérateurs funéraires, nous n'avons pas rencontré de problème grave. Nous pouvons remercier les 25 000 collaborateurs qui ont tout mis en œuvre, malgré des conditions au début difficiles. Nous ignorions ce qu'allait être cette crise, pourtant les opérateurs et les collaborateurs ont fait face sans poser de questions. Ils ont résisté de la première à la quatrième vague, bien que la situation n'ait pas été simple pour eux, notamment à cause du manque d'information des premiers temps et des incohérences réglementaires.

Dans les questions qui nous ont été adressées se trouvait la notion de « grands oubliés » du funéraire. Effectivement, malgré les difficultés que je viens de mentionner, aucun message ni aucun article n'a adressé de remerciements ou de félicitations aux opérateurs funéraires pour le travail qu'ils ont effectué. Or, les collaborateurs qui ont œuvré nuit et jour, week-ends et jours fériés, dans des conditions sanitaires que nous connaissons et sans EPI au début, ont droit à des félicitations. Tel est mon message d'introduction : bravo aux collaborateurs et aux équipes des pompes funèbres.

Les fédérations, FFPF, CPFM ou Union du pôle funéraire public (UPFP) – car je n'oublie pas le pôle public, acteur majeur du secteur –, ont écrit à plusieurs reprises au Premier ministre. L'un de ces courriers, datant du mois de juillet 2020, établissait déjà un bilan de la première vague et de ses conséquences. Il pourrait servir de base de travail sur le sujet qui nous occupe.

La prise en compte de nos difficultés par les pouvoirs publics s'est révélée trop faible, en particulier en début de crise. Cela s'est illustré par le manque d'EPI, par l'inclusion tardive dans les priorités vaccinales et dans les dispositifs de garde d'enfants. Nous avons eu le sentiment que tant que la personne était vivante, les professionnels de son entourage devaient être protégés – et c'est normal –, mais que ce n'était plus le cas lorsqu'elle était décédée.

Les fédérations du funéraire ont pourtant travaillé conjointement afin d'alerter régulièrement sur notre importance dans la chaîne, en dépit de notre faible nombre d'employés. Nous avons eu le sentiment de ne pas être intégrés, sauf très tardivement, sur des sujets comme la priorisation de la vaccination. Et nous avons été pris en compte au dernier moment et uniquement pour une population très réduite. Cette situation s'est avérée difficile à comprendre et à expliquer aux collaborateurs. Cela ne les a toutefois pas empêchés de poursuivre leur travail.

L'intégration des opérateurs funéraires à la chaîne sanitaire et aux métiers essentiels me paraît indispensable pour éviter de revivre ce genre de situation. Je rappelle qu'en comparaison avec d'autres pays d'Europe et du monde où la situation s'est avérée plus dramatique, les difficultés ont pu être gérées. Les opérateurs funéraires et leurs équipes ont joué un rôle dans ce résultat.

Nous avons également rencontré des difficultés avec les pouvoirs publics en ce qui concerne la définition du rôle de chacun. Lorsque des décisions sont prises au niveau national, leur application au niveau des préfectures et des mairies n'est pas toujours évidente. Des disparités locales ou régionales peuvent se présenter, générant des situations incompréhensibles pour les opérateurs funéraires. Il est nécessaire que les décisions soient plus claires et plus simples afin d'être applicables par tous. Et il est impossible que nous ayons à gérer des disparités régionales ou municipales.

Des simplifications réglementaires devraient être apportées. La France est l'un des pays d'Europe dans lesquels la réglementation funéraire est la plus complète. Cela constitue un atout. Nous demandons à ce qu'elle soit appliquée, notamment à ceux qui n'effectuent pas leur travail correctement. Cependant, il convient d'éviter les ajouts à cette réglementation, et lorsque c'est le cas, il faudrait veiller à nous « simplifier la vie » et celle des familles, afin de gagner en efficacité. En termes de résilience, la simplification réglementaire constitue un sujet important.

Nous avons proposé des amendements dans le cadre du projet de loi 3DS. Il faut profiter de la période que nous venons de vivre pour améliorer notre travail dans l'intérêt des familles et des proches des défunts.

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