Merci, mon général, pour ce panorama extrêmement clair, complet et lucide des fragilités sociales existant dans notre pays. Ma circonscription est composée de zones rurales et urbaines et j'ai donc bien conscience du rôle de la gendarmerie. La gendarmerie est effectivement un des grands services qui restent ouverts en ruralité alors que beaucoup de services y ont disparu depuis vingt ou trente ans.
La spécificité de la gendarmerie, son statut militaire, permet de placer sa mission au plus haut, d'habiter au plus près des populations. Elle donne beaucoup d'autonomie aux chefs et aux brigades territoriales. Je ne m'inquiète donc pas pour la résilience de la gendarmerie nationale, car ses hommes et femmes, jusqu'à la plus petite brigade territoriale autonome (BTA), s'efforceront toujours de faire face.
En revanche, je m'interroge à propos de la dynamique engagée au niveau de l'organisation de l'État depuis une dizaine ou une quinzaine d'années. La structuration autour des ministères et des préfets de région apporte de la cohérence. Cependant, cette volonté de cohérence ne risque-t-elle pas de « désintégrer » la gendarmerie en la faisant entrer dans cette dynamique d'intégration ministérielle ? Je ne conteste pas la nécessité de mieux intégrer la gendarmerie dans les grandes politiques transverses, mais comment veiller à ce que cela soit bénéfique ? Comment préserver sa spécificité, tout en la mettant en cohérence avec les politiques publiques transverses de l'État ?