Intervention de Général Hubert Bonneau

Réunion du vendredi 29 octobre 2021 à 12h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Général Hubert Bonneau, directeur des opérations et de l'emploi à la direction générale de la gendarmerie nationale :

L'intégration ne nous effraie pas. Mais si la gendarmerie perd son statut militaire, elle n'est plus la gendarmerie. Nous avons un modèle déjà intégré qui rend la gendarmerie résiliente vis-à-vis d'elle-même. Chacune des BTA réparties sur le territoire national est capable de traiter à son niveau des problématiques de sécurité publique, d'ordre public, des problématiques judiciaires et est aussi un vecteur de contact avec les élus et la population, puisque les gendarmes s'intègrent au paysage local. Lorsqu'une BTA n'a plus les moyens de faire face, on procède à une escalade au niveau de la compagnie ou du groupement. Le service de la gendarmerie est avant tout départemental. Nos centres de veille, nos centres opérationnels sont départementaux. Notre système repose sur la subsidiarité.

Ce que nous avons voulu mettre en place, c'est une vision plus centrale. Elle n'a pas pour but de surveiller les échanges territoriaux : la création d'un centre national des opérations pilotées par la DGGN vise à assurer une veille sur l'ensemble du territoire métropolitain, sur les territoires d'outre-mer, mais également sur l'engagement des gendarmes à l'étranger. Cette veille s'exerce sur l'intégralité des domaines : sécurité publique, ordre public, police judiciaire. Lorsqu'un événement apparaît, il est traité à l'échelon local ; s'il nécessite une réactivité immédiate, une conduite des opérations à un niveau supérieur, le centre national des opérations – ou sa structure miroir au niveau des zones concernées – prend la main. Le processus concerne des opérations de gendarmerie, auxquelles il procure une concentration des moyens et une capacité de montée en puissance très rapide, organisée par l'échelon central.

Cette vision n'est pas au bénéfice de la gendarmerie, mais des préfets. Nous sommes capables de déployer des systèmes en conduite et en planification non pas pour le seul besoin de la gendarmerie, mais pour celui de l'État. La mise en œuvre de ces systèmes se fait aux niveaux préfectoral, départemental et zonal, comme pour la justice.

Nous nous intégrons donc dans ces dispositifs sous la responsabilité des préfets. C'est pourquoi l'intégration ne nous effraie pas : nous mettons à disposition notre organisation militaire et nos savoir-faire. Aujourd'hui, le premier patron d'un commandant de gendarmerie est le préfet, ce qui est normal. Nous n'avons donc aucune difficulté à nous intégrer dans les politiques d'État auxquelles nos spécificités et notre organisation apportent des atouts supplémentaires et complémentaires. Je suis convaincu que cet état de fait perdurera.

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